2.2.13

Volcan Marapi : ascension de nuit

Bukittinggi se situe dans l'ouest de Sumatra, et c'est après 15 heures de bus de nuit que nous atteignons la ville depuis Parapat. Cette region est musulmane, et nous en ferons durement l'experience chaque matin,  à 4h30 lorsque la mosquée voisine lance le premier appel à la prière par ses hauts parleurs...  La ville est dans les terres, et entourée de volcans actifs et de lacs dans les volcans éteints. Nous décidons de nous lancer à l'ascension du mont Marapi, actif, et qui domine la ville. Pour bénéficier des meilleures conditions au sommet, les avis sont unanimes: il faut y être au lever du soleil... Donc rendez vous avec un guide à 23h pour le départ.
Nous vivons un grand moment de solitude lorsque le guide rencontré nous installe dans une voiture et s'en va presque en courant en nous confiant à un jeune supposé être son "frère"! Une explication s'impose, et nous partons finalement un peu inquiets. En discutant après avec d'autres personnes, on apprendra que la pratique est courante: les gars se font passer pour des guides, interessants, experimentés pour faire affaire, puis finalement embauchent un jeune étudiant et ne sont qu'intermédiaires.
Bref, approche en voiture au pied de la montagne, on enregistre nos noms auprès d'un responsable du parc avant de monter... Nous voilà un peu rassurés. C'est parti à minuit, à travers les jardins de piments, carottes et choux (base des repas d'ici) puis vite à travers une jungle luxuriante sur les flancs abrupts. Les feuilles de certains arbres grandes comme une serviette de plage nous font de l'ombre de lune. Le temps est clair et calme. On monte a la lumière de la frontale, en escaladant les racines géantes. Notre jeune guide s'avere être très sympa. Il connait bien la forêt et n'hesite pas aux nombreux embranchements de chemin. Les vues sur les villes éclairées sont très belles. A 4h et après quelques petites pauses, la jungle se termine. Temps pour nous de faire un feu avec du charbon de noix de coco et du café chaud. Le dernier morceau d'ascension sera sur les cailloux, dans un nuage qui se forme.
Au sommet on ne voit pas à 20 mètres devant nous, mais on distingue encore les étoiles au dessus. Dans la nuit, on entend le ronron de la lave et on continue vers le réel sommet, avec à notre gauche le cratère, profond de 200 mètres d'un coté et le flanc du volcan chute raide de l'autre côté. Pas fiers, en attendant le soleil dans le vent presque froid.
Au lever du jour, les nuages du sommet se dégagent, et on distingue l'énorme quantité de fumée qui s'echappe du volcan, l'odeur de soufre, et derrière nous le paysage lunaire du sommet. Aurélie et moi croyons voir des gens bouger sur l'arrete du cratère, mais il s'agit finalement  de cailloux immobiles... La fatigue. Face à nous, un énorme nuage d'orage avec la foudre qui claque, c'est très beau. Le temps de manger le nasi goreng (riz frit) que l'on avait transporté et des nuages rentrent, recouvrent la vallée et on les regarde monter jusqu'à nous.
A 7 heures, c'est plié, nous sommes à nouveau dans le brouillard et le vent froid maintenant. Reste à redescendre les 1600 metres montés. Notre guide nous reconcocte un café en cours de descente, et nous decouvrons de jour la forêt et la jungle traversés à l'aller. Le chemin parait beaucoup plus long. On voir un petit caméléon, des singes qui se poursuivent d'arbre en arbre, dans l'ambiance de la forêt brumeuse. Magnifique. La descente aura pris 4 heures, presque autant que la montée.
Ballade éprouvante mais mémorable qui nous donne envie de renouveller l'expérience de nuit. Fatigués, on saute dans un bus pour aller au bord du lac Maninjau, pas loin, se reposer.
Je passe sur le mal dans les jambes, qui durera 2 jours complets...
Rizières sur le flanc du volcan
Ancien palais royal, Pagaruyung
marché à Bukittinggi
Mont Marapi depuis Bukittinggi
mosquée; vallée entre Bukittingi et lac Maninjau
traversée de rivière en jungle
caméléon
ambiance de brume, mont Marapi
au sommet en attendant le lever de soleil
fumerolles au lever de soleil
café, 4h du matin, sur charbon de noix de coco

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